L’anéantissement des monuments
sacrés de Croatie
http://www.pope.hr/french/church/eglise_9_fra.html
L’Église catholique en Croatie endure toujours les conséquences de l’agression serbe qui a, au cours de quatre années de guerre (1991-1995), ravagé le pays. Les importants dégâts matériels subits par une guerre qui n’a même pas été officiellement proclamée, ont été perpétrés avec le désir d’anéantir tout ce qui représentait la culture et l’identité spirituelle du peuple croate. Deux cent quarante-cinq localités de caractère historique furent exposées à l’artillerie et aux attaques aériennes de l’armée yougoslave et des insurgés serbes. 37 musées, 9 archives et 22 librairies furent entièrement détruits ou gravement endommagés. Pratiquement toutes les villes croates ont été attaquées et ont subit de sérieux endommagements. Les villes comme Dubrovnik, Zadar, Šibenik, Vinkovci, Osijek, Lipik, Kostajnica, Petrinja, Pakrac, Karlovac, Gospic, Otoèac, Slavonski Brod, Zupanja et beaucoup d’autres, furent encerclées pendant des mois et exposées aux attaques quotidiennes. La ville croate tres ancienne de Vukovar fut pratiquement entièrement détruite. Dès le début de l’agression sur la Croatie, églises, cimetières, hôpitaux et écoles furent particulièrement visés. Sur les territoires occupés par l’agresseur, les églises, les chapelles, les cimetières et les croix à l’extérieur furent systématiquement détruits.
Sur les 11 (archi)diocèses catholiques existants alors en Croatie, seulement trois diocèses furent épargnés d’endommagements matériels plus sérieux. Huit (archi)diocèses, y compris l’éparchie de Krizevci, ont subit d’énormes dégâts aussi bien matériels que spirituels.
Les statistiques des dommages occasionnés par la guerre sont les suivantes :
ÉDIFICES RELIGIEUX | Complètement détruits | Gravement endommagés | Endommagés | DOMMAGES TOTAL |
Eglises paroissiales | 65 | 100 | 101 | 266 |
Eglises (autres) | 51 | 70 | 185 | 306 |
Chapelles | 88 | 79 | 87 | 254 |
Habitations et salles paroissiales | 66 | 85 | 135 | 286 |
Couvents | 7 | 24 | 49 | 80 |
Cimetières | 15 | 42 | 43 | 100 |
Croix à l’extérieur | 88 | 16 | 30 | 134 |
TOTAL | 380 | 416 | 630 | 1426 |
Durant la guerre en Croatie, trois prêtres et religieux furent tués, trois autres blessés. Deux cent vingt-six prêtres, religieux et religieuses furent expulsés de leur paroisse, dix-sept furent emprisonnés. Certains furent également torturés dans les prisons et camps de concentration.
Depuis le début de l’agression sur son territoire, en 1991, la Croatie a accueilli de nombreux refugiés et exilés. En janvier 1992, elle comptait 324 238 réfugiés expulsés de leurs foyers et régions. Même pendant la guerre en Bosnie-Herzégovine, la Croatie a ouvert ses portes aux refugiés de ce pays qui étaient, pour la plupart, Croates et Musulmans. En décembre 1992, en plein tourbillon de guerre, la Croatie prenait soin de 663 493 réfugiés et exilés. Aujourd’hui, la République de Croatie abrite et s’occupe d’environ 120 000 exilés et 150 000 réfugiés. Selon des données officielles du gouvernement croate, durant les quatre années d’agression sur la Croatie, 12 846 habitants ont perdu la vie, 32 679 furent blessés.
Le gouvernement croate engage de grands efforts pour la rénovation du pays démoli. En priorité vient la (re)construction d’habitations pour les citoyens victimes de la guerre. La rénovation des édifices religieux est également nécessaire mais, pour le moment, l’État croate, avec la meilleure volonté, n’a pas assez de moyens pour aider sur ce plan. Aussi, la Conférence des évêques de Croatie fait appel à tous les gens de bonne volonté en Europe et dans le monde entier pour contribuer à la rénovation des édifices religieux endommagés ou entièrement détruits.